Goggle Analytics

mercredi 13 août 2008

La sécurité, c'est l'insécurité.

La sécurité peut sembler une nécessité, elle aboutit souvent à un esclavage. Dans une modeste antenne de télévision, j'ai connu quelqu'un qui, au nom de la sécurité, a :
. interdit les mouvements de caméra,
. interdit les déplacements de présentateurs de télévision,
. supprimé l'oreillette HF (qui permet de communiquer avec la régie)
. supprimé les micros HF (qui permettent de se déplacer sans entrave)
. mis en place des oreillettes reliées à la table par un fil. Le résultat est la mise à mort de toute liberté d'action, de confiance et une station de télévision qui rêve de fusionner avec une radio.
 Qu'est-ce que la sécurité ? Pourquoi des hommes politiques mettent-ils la sécurité en tête de leur programme ? Un pouvoir qui promet la sécurité promet de regarder en arrière : le désir de bâtir une famille, une vie, un épanouissement, lui assigne une place minorée. La sécurité est une fixation : elle interdit l'action et elle dénie la responsabilité ("L'herbe rouge" Boris Vian).
 A une époque, j'ai vécu dans le dénuement, sans savoir le matin si j'aurais gagné de quoi manger le soir. Je m'engageai dans les travaux qui m'étaient proposés : louches, illégaux, ingrats, qu'importe, ils me sortaient du manque. Cette confiance m'a valu des aléas et gagné de rares et fidèles amis.
 En fait, il suffit de penser à la sécurité, pour avoir le sentiment de l'insécurité : comme la poussière, c'est un phénomène qui se renouvelle sans limite. La poussière ne nourrit pas, elle ne loge pas, elle ne motive pas : elle fait tousser, mais ce n'est pas une raison pour se cloîtrer chez soi.
  Ainsi, quand un homme parle de sécurité, il détourne l'avenir. Accepter de penser à sa sécurité comme priorité, c'est tourner le dos à la vie : les actions qui permettent de progresser ne peuvent pas être sécurisées, seule la vigilance compte. Aller de l'avant, c'est bien connu, est la meilleure des défenses et le plus beau des sourires.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Complétement d'accord avec toi,Bernard.

Comment peut-on vivre dans ces conditions ? La sécurité. Quelle horreur !!!!!!!!

Les plus belles choses ont été faites ou réalisées sans filet.