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dimanche 22 février 2009

Science-fiction : à bas l'Imaginaire, vive l'Imagination

« L'imaginaire » est souvent perçu comme une fuite d'un réel violent, injuste, aux richesses détournées par les barbares modernes. Pourtant, nombre de récits dit imaginaires se révèlent décevants : l'imaginaire n'est souvent qu'un codage que l'on répète, docilement, une recette de cuisine littéraire que ceux qui l'ont pratiquée — pour échapper au carcan de la littérature générale — ont tendance à ériger en dogme. On lit souvent : ceci N'EST PAS de la science-fiction, ou mieux : « Ceci n'est pas écrit comme du Isaac Asimov ! ».
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(et on a envie de répondre : « Vous me rassurez ! »)
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 La littérature usuelle prétend traiter de la réalité, mais elle n'échappe pas à ce désir d'irréalité, et fournit souvent une image désolante, mensongère et acharnée à détourner la vérité au profit d'opinions mesquines. Dans ces livres, la raison est sans fin appelée... pour démontrer l'Irrationnel, le Magique et le Servile : ce qui prouve au passage que la raison n'est rien en soi, puisqu'elle sert aussi bien à démontrer le vrai et le faux.
 Une vision imaginative de la réalité, au contraire, peut révéler cette réalité dont elle avait semblé se détourner : l'imagination comme outil de retournement du réel, sachant qu'un gant à l'envers nous apprend beaucoup plus sur sa fabrication et sur la finesse et les vices de ceux qui l'ont conçu qu'un gant dit de velours... C'est dans l'envers du gant qu'il nous arrive de percevoir la main de fer et la volonté persécutrice...

Einstein faisait ainsi référence à l'Imagination comme le vaisseau de la compréhension, délégant à la raison, la nécessité de relier cette Imagination au monde. Si l'imaginaire est un délire dont nul ne voit la pertinence, l'imagination permet de percer l'homme, le monde... et de le retourner, ou, quand l'obstacle est immense, de le contourner, comme une sonde qui passe derrière Saturne pour contempler les anneaux en contre-jour...

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