J'avais mangé mes économies à l'issue de deux années d'école de cinéma, j'avais besoin d'argent d'urgence, n'importe quoi, n'importe quel travail et le cinéma, pour lequel j'avais tout laissé tomber, ne présentait que refus hautains et ironiques. Chez un producteur, je suis tombé sur une vieille dame qui m'a dit : « Beaucoup d'appelés, peu d'élus ». Elle m'a donné une adresse... A la prod, ils n'en revenaient pas, et quand j'ai parlé de cette dame, ils ont souri : « C'est Madeleine ! ». Je n'ai pas eu le stage.
J'ai passé l'été et l'automne, à courir après le travail, à m'épuiser sur des tournages mal payés, ou pas payés du tout et une fois à me faire filouter par une qui savait pleurer. A Noël, chez mon père, j'ai vu à la télé la chute de la Roumanie, et j'ai compris que je n'avais rien vu de la Hongrie et de l'Allemagne de l'Est... une paille. Le jour de la chute du mur, le 9 novembre, j'étais en tournage à Toulouse, enchaînant un jour après une nuit blanche...
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