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jeudi 5 juillet 2012

La fin de la douleur

 Je comparerais volontiers la douleur aux mâchoires d'un monstre qui se referment, prêtes à me croquer, qui pressent sur la douleur et la démultiplient, enflammant le corps, la douleur me donne envie de hurler. En même temps, c'est inutile : s'il y a une chose que je ne peux pas dire, c'est la douleur, elle restera intime. Et puis ça ne se dit pas : « Alors comme ça, il a ses p'tites douleurs, le monsieur ?». Plus la douleur monte, plus elle me paralyse. A un moment, le cerveau ne fonctionne plus : ni travail, ni réflexion, ni manger, ni dormir, je connaissais l'abcès dentaire qui prive de sommeil une nuit entière parce que le dentiste n'a pas voulu me croire (A-t-on jamais vu un patient faire son diagnostic lui-même ? (en fait, à partir du deuxième abcès, on l'identifie avec grande fiabilité)), là, c'est ma jambe gauche qui s'est mise à hurler de douleur toute la nuit, mais là, le médecin me l'avait dit : au premier bouton, venez me voir, c'est plus une cruralgie, c'est un zona, enfin, pour ce que j'en dis, ça ressemble à un peu l'abcès dentaire, même si c'est pas au même endroit...
 Et puis on reçoit des soins, on se repose, et à un moment, sans qu'on s'en rende toujours compte, les mâchoires s'écartent, grâce à un médicament approprié, ou un reflux du mal. La tête se remet à penser, l'envie d'agir se réveille, je me dis que je suis en retard, et parfois un texte que je n'avais pas prévu d'écrire s'écoule de mes doigts comme un remerciement : la fin de la douleur, c'est battre des ailes, s'envoler des mâchoires qui se sont écartées. Et voler...

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