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jeudi 29 novembre 2012

Photo de nu : artistique ou harcèlement sexuel ?

Récemment, j'ai découvert qu'un collègue, un homme, proposait à des collègues, femmes, de poser pour lui, car il pratiquait la photographie comme artiste, et en particulier, il réalisait des nus. Il semblerait qu'il ait proposé à beaucoup d'entre elles de poser, et il les rassurait en leur promettant, la main sur le cœur : « Je ne me servirai pas des photos. »
 Or, il s'en est servi, mais pas comme on aurait pu le supposer, ou plutôt, de la seule manière possible quand on prend un tel engagement. Des collègues, males, ont un jour découvert à quoi ressemblait telle collègue, femme, dépourvue de sa fonction et de ses vêtements. Je ne sais pas pourquoi le photographe a fait cela, quels sont les ressorts de sa vie qui ont été brisés et qui ont fait qu'il a jeté aux orties sa promesse initiale, et quelque part, toute estime de soi et d'autrui... Le résultat est incompréhensible et ignoble.
 Ce qui était réellement inquiétant, tenait dans la promesse initiale : à quoi peuvent servir des photos dont on ne servira pas ? 
 Un artiste a besoin de montrer ses réalisations, donc de montrer ses modèles, par le biais d'une exposition, de grands tirages photos exposés en vitrine, dans un livre, ou dans une revue artistique consacrée à la photo. Et quelle femme ne serait pas fière que son corps, magnifié par l'artiste, exprime émotion, sensualité, amour, beauté, vérité... ?
 Donc, s'il s'interdit de s'en servir en tant qu'artiste, il ne lui reste plus qu'une voie, en faire un usage délibéré, cynique, en reniant ses modèles, leur intimité dévoilée contre leur gré, et en se reniant lui-même : qui le croira désormais quand il s'affirmera comme photographe ?
 En promettant à ses modèles qu'il ferait tout son possible pour rendre public leur image, sans être certain d'y arriver, il aurait gagné la confiance de moins de candidates, c'est sûr, mais ses modèles auraient consenti par avance à être objet d'Exposition...
 Sans doute aurait-il fait l'effort de rechercher une issue à son travail de photographe. Au lieu de cela, nanti d'un lot de photographies suggestives, confronté à des difficultés professionnelles, qu'elle était grande la tentation, de s'en servir pour harceler ses modèles, devenues victimes en puissance, d'une part, et pour gagner du prestige auprès de l'encadrement male : « La collègue qui vient de te rembarrer, tu  veux voir à quoi elle ressemble... » et tout ce qui fait l'ignominie quand un être se vautre dedans. Et tout cela autour d'une promesse impossible à tenir : ne pas se servir des photos... En fait, à quoi pensait-il d'autre en le disant, sinon à l'usage qu'il en ferait au moment opportun ?
 S'il y a une chose qu'il est impossible de promettre, c'est la constance, surtout d'un secret dont on n'est pas le sujet... On ne garde le secret que sur son intimité, celle d'autrui n'a pas de sens pour soi. Au mieux, on ne peut que promettre la jubilation qu'il y aurait à rendre public un hommage à la beauté, à l'amour, à la femme...

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