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dimanche 20 janvier 2013

La Fille morte dans ses amours (Paul Fort)

Cette fille, elle est morte, est morte dans ses amours
Ils l'ont portée en terre, en terre au point du jour.
Ils l'ont couchée toute seule, toute seule en ses atours
Ils l'ont couchée toute seule, toute seule en son cercueil.
Ils sont rev'nus gaîment, gaîment avec le jour.
Ils ont chanté gaîment, gaîment, « Chacun son tour.
Cette fille, elle est morte, est morte dans ses amours. »
Ils sont allés aux champs, aux champs comme tous les jours.
                                                                                 Paul Fort
Ballade extraite de son Anthologie des ballades françaises 1892-1941. Je vous en propose une seconde, et je me dis qu'il est étrange qu'on ait oublié si vite le « Prince des poètes », l'auteur du Petit cheval blanc, si courageux et que je n'ai jamais imaginé s'échinant ailleurs que dans les grises plaines de ma Champagne natale.
AMOUREUSE
Beaux yeux, mes beaux yeux, en prison sous mes cheveux. Le vent entr'ouvre et ferme et secoue la prison. Il fait jour, il fait nuit. Je cours à travers champs.
Mes seins, mes seins blancs, en prison sous mes mains. Le vent passe entre les grilles, le vent glisse entre les doigts. Il fait chaud, il fait froid, je cours à travers bois.
Mais ton cœur, ô ton cœur, en prison dans mon cœur. Le vent chante et rit et pleure dans la prison. — Entends des portes s'ouvrir et se fermer dans le vent. — Cours à travers champs, cours à travers bois, cours délivrer ton cœur, cours après moi !

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