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vendredi 1 mars 2013

Branson, Elon Musk, Dennis Tito : leaders du spatial ?

Je me permets de rapprocher trois démarches privées :
1°) Richard Branson est un entrepreneur anglais qui est devenu milliardaire et qui s'est fait remarquer il y a quelques années en finançant un vaisseau spatial Spaceship, qui a remporté l'ANSARI X-PRIZE, en faisant voler son bolide jusqu'à une altitude de 100 Km. On a eu quelques de nouvelles du second véhicule, Spaceshiptwo en 2010 et rien depuis...
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2°) Elon Musk est une autre milliardaire, sud-africain, qui rêvait d'espace, et qui s'est penché sur les fusées et leur coût. Dans une interview datée du 21 octobre 2012, dans un magazine anglo-saxon, WIRED, il explique comment, en réfléchissant à un projet d'envoyer une serre sur Mars (pour y développer de la vie au loin), il en est venu à examiner les fusées et leurs technologies. Son verdict, les fusées actuelles sont chères, leurs technologies sont surannées (elle date des années 60) et les administrations d'état sont frileusement repliées sur des questions de sécurité qui bloquent toute réflexion. Pour lui, le premier obstacle du spatial consiste dans le coût de son accès. En conséquence, il a fondé la société FALCON, avec laquelle il développe des lanceurs, multiplie les brevets (sans les publier, car il considère que les chinois sont des adversaires-copieurs redoutables) et a développé des fusées peu onéreuses (il avance un coût divisé par 10, bénéfice compris, par rapport à la NASA) : son grand challenge du moment consiste à mettre au point un lanceur réutilisable. 
  Parallèlement, il étudie la mise au point d'une capsule pour des voyages vers la Lune et vers Mars. Elle s'appellerait Dragon. Clairement, il se positionne comme un recours raisonnable face à la politique des états. A suivre... 

Le premier mars 2013, une fusée FALCON a décollé de Cap Caneveral en Floride, emportant une capsule DRAGON destinée à ravitailler la station spatiale internationale... puis à revenir sur Terre, chargée de résultats d'expérience. Elon Musk est un acteur incontournable du spatial.
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3°) Dennis Tito est un troisième milliardaire américain, qui se passionne pour le spatial. Il a été notamment un des premiers touristes à voyager sur la Station Spatiale Internationale. Il n'est à la tête d'aucune entreprise spatiale, mais il vient de faire une déclaration flamboyante le 27 février, proposant un projet simplifié de voyage vers Mars, deux personnes qui irait effectuer quelques orbites autour de la planète Rouge : beaucoup de communication, pour l'instant, et des spécialistes qui doutent.
 En effet, on ne peut rattacher aucune entreprise spatiale au projet de Dennis Tito, à part le fait qu'il est prêt à dépenser beaucoup de millions de dollars à perte, en vue d'obtenir un titre de reconnaissance de l'humanité. Why not ?
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 Dans une époque où les administrations étatiques patinent dans la choucroute depuis des années : NASA à court de projet, d'ambition, et de budget, ESA européenne très sage et partisane des petits pas (mais en développement, certes), il ne reste dans la course au spatial que les indiens, partis en dernier, et les chinois (un peu martiaux, un peu militaires, pour l'instant)
 Côté occidental, il est significatif que des hommes d'affaire s'emparent d'un rêve avec audace et se lancent dans des développements novateurs, jettent des idées simples (en reprenant une idée de la Nasa et en divisant par deux toutes les contraintes, Dennis Tito définit un objectif réalisable, alors que celui de la Nasa ne l'est pas, et ne semble là que pour combler une absence d'idée). Est-ce la fin du spatial étatique ? L'avenir appartient-il à l'entreprise privée ?
 Par goût, ça me chagrinerait un petit peu, j'aime bien les états, c'est rassurant, et en France, l'état a toujours été un bon innovateur de technologies (train, voiture, nucléaire, téléphone, réseaux, médecine), mais si l'avenir du spatial passe par des volontés individuelles, il convient de suivre attentivement l'évolution des choses.
 Si les communicants ont de véritables projets, qu'ils y aillent, qu'ils les développent, et s'ils réussissent ils auront notre respect. Si ce n'était que communication, leur regard critique est néanmoins enrichissant.

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