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dimanche 17 mars 2013

Le temps a laissé son manteau (Charles d'Orléans)


 Difficile de parler de l'émoi du printemps sans évoquer Charles d'Orléans :
Le temps a laissé son manteau,
De vent, de froidure et de pluie
Et s'est vêtu de broderies
De soleil luisant, clair et beau.
*
Il n'y a ni bête, ni oiseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie,
Le temps a laissé son manteau.
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie,
Chacun s'habille de nouveau :
Le temps a laissé son manteau.


Charles d'Orléans (1394-1465), prisonnier à la bataille d'Azincourt, neveu d'un roi, prince d'Orléans, resta prisonnier des anglais vingt-cinq ans, car personne ne payait sa rançon, et c'est à cette circonstance douloureuse que nous devons son œuvre... et je me plais à penser qu'à Londres, sa grise prison, l'évocation du val de Loire en fleurs était d'une nostalgie sans fond.
Pour la langue, j'utilise une modernisation, sinon ça donne :
         Le temps a laissié son manteau,
         De vent, de froidure et de pluye,
         Et s'est vestu de brouderie,
         De soleil luyant, cler et beau.
                  *
         Il n'y a beste, ne oyseau,
         Qu'en son jargon ne chante ou crie :
         Le temps a laissié son manteau !
                  *
         Rivière, fontaine et ruisseau
         Portent, en livrée jolie,
         Gouttes d'argent, d'orfavrerie,
         Chascun s'abille de nouveau :
         Le temps a laissé son manteau.
                  *
Et que Michel Polnareff a chanté, partiellement...

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