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dimanche 23 juin 2013

Angoisse (Marie-Rose Abomo-Maurin)

Bientôt, la nuit enveloppera la terre
Terre de mes ancêtres, terre de mon existence
Existence qui pleure, monde du déficit du rire
Rire dans les ténèbres de notre terre en souffrance
        -
Bientôt la nuit enveloppera la terre
Terre qu'éclairaient Soleil et Lune
Lune pâle, couleur de lait coco
Coco lumière dans la nuit de sa coque-bateau
        - 
Que ferais-je si la Lune ne diffusait plus sa pâleur ?
Où irais-je pour contempler son apaisante douceur ?
Lune qui règle la vie humaine millénaire de nos destins
Que ta douce pureté pacifie nos funestes matins
        -
Ma vie sans la lune, à quoi ressemblerait-elle ?
Ma vie sous la lune, quel sens prend-elle ?
Et si le soleil avalait définitivement la lune
Que serait la portée de nos fortunes communes ?
        -
Au soir de ma vie, vie illuminée par la lune
Au moment des bilans, bilans existentiels
Je contemplerai une dernière fois la lune
Et sans doute, je dirai, dépitée et résignée :
        -
Une existence sans lune
Ce sont les ténèbres sur notre terre
Ma terre en feu, en sang et en larmes !
MINKUL MI NLEMEpines de mon espoir ») est un recueil de la poète orléanaise Marie-Rose Abomo-Maurin édité en 2006. Née au Cameroun dans la ville de Sangmelima, près du fleuve Wouri, elle fait partie de la cohorte de ceux qui sont venus vivre le reste de leur vie en France. Toute imprégnée de négritude, de Senghor, Birago Diop,  et des romans de Mongo Beti, sa poésie parcourt tous les registres de l'intime pour ceux qui comme elle, ont franchi plusieurs milliers de kilomètres, se sont éloignés de leur famille et proches, et loin de leur « Petit Liré » et de leur « Loir gaulois » ont choisi de s'enraciner dans l'exil, comptant les nombreuses victimes que ce long chemin a laissées sur le bord du chemin... et elle nous donne le sentiment d'avoir une grande communauté d'esprit avec un certain du Joachim du Bellay...

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