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dimanche 16 juin 2013

Toi, le frère que je n'ai jamais eu (Maxime Le Forestier)

Toi le frère que je n'ai jamais eu,
Sais-tu si tu avais vécu
Ce que nous aurions fait ensemble ?
Un an après moi, tu serais né,
Alors on se serait plus quittés
Comme deux amis qui se ressemblent.
On aurait appris l'argot par cœur,
J'aurais été ton professeur,
À mon école buissonnière.
Sûr qu'un jour on se serait battu,
Pour peu qu'alors on ait connu,
Ensemble la même première
            Refrain :
            Mais tu n'es pas là.
            À qui la faute ?
            Pas à mon père,
            Pas à ma mère,
            Tu aurais pu chanter cela.
Toi, le frère que je n'ai jamais eu,
Si tu savais ce que j'ai bu,
De mes chagrins en solitaire...
Si tu ne m'avais pas fait faux bond,
Tu aurais fini mes chansons,
Je t'aurais appris à en faire.
Si la vie s'était comportée mieux,
Elle aurait divisé en deux
Les paires de gants, les paires de claques.
Elle aurait sûrement partagé
Les mots d'amour et les pavés
Les filles et les coups de matraque.
              Refrain
Toi le frère que je n'aurai jamais,
Je suis moins seul de t'avoir fait,
Pour un instant, pour une fille.
Je t'ai dérangé, tu me pardonnes,
Ici, quand tout vous abandonne,
On se fabrique une famille...
Maxime Le Forestier, quand j'avais douze-treize ans, c'était un Dieu, quelqu'un qui chantait  « Dialogue » : Avec ce que j'ai fait pour toi, disait le père/ Je sais, tu me l'as dit déjà, disait le fils... Paroles qui révoltaient mes parents et mettaient du baume sur une adolescence asphyxiante. Avec un peu de recul, je suis un peu effrayé de voir à quel point tout cela sonne faux, surtout les chansons politiques. Je n'ai jamais aimé Parachutiste, mais j'ai adoré Petit robot, ce qui n'est guère mieux :-) Quelque part, il s'est perdu dans un rôle qu'il n'avait pas désiré, mais qui a fait sa gloire. Maxime, c'était le modèle à suivre... qui n'en voulait pas.
Quand le « grand-frère »modèle dit qu'il en a marre d'être engagé, il vous fait froid dans le dos. Mes parents ne sont plus là pour me le faire remarquer : « On ne t'avait pas dit que c'était un démagogue ? » J'en rirais volontiers avec eux... Mais, s'il n'aimait pas la politique, il valait mieux qu'il fasse cet acte de renonciation, plutôt tard que jamais... et puis, il reste quelques chansons, comme ce frère qui nous manque encore, et cette fugue si difficile pour doigts malhabiles : de l'intime, de la nostalgie, et de l'indicible... tout, quoi.
    REFRAIN
    C'était toujours la même,
    Mais on l'aimait quand même,
    La fugue d'autrefois,
    Qu'on jouait tous les trois.
    On était malhabiles,
    Elle était difficile,
    La fugue d'autrefois
    Qu'on jouait tous les trois.
Eléonore attaquait le thème au piano,
On trouvait ça tellement beau,
Qu'on en oubliait de jouer pour l'écouter,
Elle s'arrêtait brusquement et nous regardait,
Du haut de son tabouret,
Et disait : « Reprenez Mi Fa Mi Fa Mi Ré… »
     REFRAIN
Souviens-toi qu'un violon fut jeté sur le sol
Car c'était toujours le Sol,
Qui gênait Nicolas quand il était bémol,
Quand les voisins commençaient à manifester
C'était l'heure du goûter
Salut Jean-Sébastien et à jeudi prochain
     REFRAIN
Un jour, Eléonore a quitté la maison,
Emportant le diapason,
Depuis ce jour, nous n'accordons plus nos violons,
L'un après l'autre, nous nous sommes dispersés,
La fugue seule est restée,
Et chaque fois que je l'entends c'est le printemps...
     REFRAIN

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