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dimanche 8 septembre 2013

De profundis morpionibus (auteurs inconnus)

C'est une forme de poésie assez peu reconnue, assez peu délicate également, il faut bien le dire, elle n'a de goût que par sa propension à l'exagération, à l'énormité, qui stimule, un imaginaire inventif et joyeux, car c'est une poésie qui vise également au rire, à la tonitruance et à la truculence. Bienvenue à la chanson étudiante dans cette rubrique !
O Muse, prête-moi ta lyre
Afin qu'en vers, je puisse dire
Lex exploits d'un morpion
Trouvé sans vie au fond d'un con.
                  De profundis 
                  Morpionibus !
Dans un vagin de grande taille
Trois cent mille poux livrèrent bataille
A nombre égal de morpions
Qui défendait l'entrée du con.
                   Le choc fut épouvantable,
                   On croyait que c'était le diable ;
                   Les femmes enceintes en accouchant
                   Chiaient de la merde au lieu d'enfants.
La bataille fut gigantesque
Trois cent mille poux périrent presque, 
Et la vallée du cul au con
Etait jonchée de morpions.
                   A cheval sur une roupette,
                   Tenant à la main sa lorgnette,
                   Le général des morpions
                   Examinait les positions.
Le Capitaine de l'embuscade,
Voyant fléchir ses camarades,
Leur dit : «  Morpions, nous sommes foutus,
Piquons une charge dans le trou du cul ! »
                   Un morpion de noble origine,
                   Qui revenait de Palestine,
                   Leva sa lance et s'écria :
                   « Les morpions meur'nt mais n's'rendent pas. »
Bardé d'un triple rang de crasse,
Transpercé malgré sa cuirasse,
Le Capitaine de morpions
Tomba sans vie au fond du con.
                   Pour retirer leur Capitaine,
                   Tous les morpions firent la chaîne ;
                   Ils s'épuisèrent en vains efforts,
                   Car l'abîme ne rend pas ses morts.
On lui éleva un cénotaphe
Où l'on grava cette épitaphe :
«  Ci-gît, un morpion de valeur
Tombé sans vie au champ d'honneur. »
                   Et parfois, par les soirs de brume,
                   Quand sur terre se lève la Lune,
                   On voit les âmes des morpions
                   Voltiger sur les poils du con.
De profundis
Morpionibus !
 J'hésite à ranger cette chanson dans la poésie du dimanche, j'ai beau être un grand garçon, je rougis un petit peu de ce que je viens de taper, mais diable, il faut bien qu'il y ait une poésie d'adolescents rêvant de ce qu'ils ne connaissent pas.
 Je me souviens que mes frères, désireux de taquiner ma mère et de la faire crier, entamaient parfois ce refrain : De profundis Morpionibus... mais il me semble qu'ils enchaînaient avec Domino dominette autre chanson célèbre... J'aime beaucoup le pastiche napoléonien : « Les morpions meurent mais n's'rendent pas. »
 Cette chanson vient d'un petit opuscule charmant, et en tirage limité, que je daterais, à vue de nez, des années cinquante-soixante, joliment mis en page....
Et le plus étonnant, on la trouve sur Youtube :

- et vous noterez que les paroles, ne sont pas tout à fait identiques... tout en utilisant les mêmes motifs, mais dans un ordre différent, ce qui mériterait en fait une étude de littérature comparée un peu sérieuse : où est le vrai ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un hommage indirect est rendu à cette chanson de carabins par Brassens, qui la cite nommément dans l'un de ses propres textes, dont le titre, malencontreusement, m'échappe présentement.

Pierre Jeanmaire-Monteil