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dimanche 8 décembre 2013

La maison près de la fontaine (Nino Ferrer)

La maison près de la fontaine,
Couverte de vigne vierge
Et de toiles d'araignées,
Sentait la confiture
Et le désordre et l'obscurité,
L'automne, l'enfance,L'éternité.
                         -
Autour il y avait le silence,
Les guêpes
Et les nids des oiseaux,
On allait à la pêche
Aux écrevisses
Avec Monsieur le curé,
On se baignait tout nus, tout noirs,
Avec les petites filles
Et les canards.
                         -
La maison près des H.L.M.
A fait place à l'usine
Et au supermarché,
Les arbres ont disparu,
Mais ça sent l'hydrogène
Sulfuré, l'essence,
La guerre, La société.
                         -
Ce n'est pas si mal,
Et c'est normal,
C'est le progrès.

Nino Ferrer (1934-1998) est un chanteur français à part. Il connut certains de ses plus grands succès avec des chansons drôles et légères, qu'il composa avec un esprit plein de verve.
Lui-même ne semble pas leur porter un amour immodéré, n'ayant pas le sentiment de leur avoir donné le meilleur de lui-même, notion qui demande à être interrogée. Certains auteurs véritables semblent capables d'écrire des chefs d'œuvre uniquement dans le cadre d'œuvre de commande, commerciales, dans un cadre artistique médiocre, c'est le cas de ce baladin de génie. Ainsi, la chanson Mirza semble n'avoir été qu'un Gimmick inventé pour une fête à Saint-Tropez, une libre improvisation très répétitive qui garde un charme...
La maison, ainsi que Le Sud furent deux exceptions, deux succès hors du commun, marqué, non par la volonté de rire, mais une immense mélancolie, une nostalgie au sens le plus pur. Voici une version datant  apparemment (et puisque l'heure est à la nostalgie) de l'O.R.T.F. :

Pour le plaisir, une de ses premières chansons, C'est irréparable, connut une destinée internationale,  chantée en italien, par Minna, puis repris dans « Talons Aiguilles » de Pedro Almodovar par Luz Casal (et je n'aurais pas pensé à Nino Ferrer comme auteur originel)

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