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jeudi 26 juin 2014

L'Auteur et l'arithmétique

 Quand mon livre est sorti en février, j'ai reçu une pluie violente de critiques, provenant notamment d'un auteur publié chez le même éditeur qui me jeta à la face, avec la vigueur d'un crachat haineux, cette phrase :
« Ton livre a été publié avec nos dettes ! »
:-((
 Autant l'avouer tout de suite, je suis une personne qui aime  avoir une attitude morale, ce n'est pas à la mode, mais je fais ce que je peux avec mon éducation. 
 D'autres se sont empressés de relayer cet avis, qui ne me semblait pas marqué au coin du bon sens, mais qui a fait fureur, car certains auteurs se comportent comme de véritables chefs de bande : les avis se sont  rangés à cette opinion... tranchée.
Mettons cette affirmation à l'épreuve d'un calcul simple :
  1. Hypothèse : l'auteur a eu un livre édité chez le même éditeur. Mettons, pour simplifier, qu'il touche 8% de droit sur un livre à 15 euro : donc il touchera 0,08 * 15,00 € = 1,20 € par livre vendu.
  2.  Cet auteur n'a jamais touché de droit, d'où son courroux : l'éditeur s'est enrichi avec ses droits.
  3. Hypothèse réaliste : le trou de trésorerie de l'éditeur a atteint un plafond de 150 000 €. Si l'auteur a raison, cela veut dire que le trou de trésorerie de l'éditeur représente les droits d'auteurs impayés.
REMARQUE ANECDOTIQUE : Quand l'auteur me dit qu'un livre a été publié avec des droits impayés, il suppose donc que l'éditeur a vendu  : 150 000 € / 1,20 € = 125 000 exemplaires de son livre !! Mais, dans ce cas, l'éditeur aurait encaissé : 15,00 € - TVA - droits d'auteur = environ 13,00 €  par livre,
soit un chiffre d'affaires net : 125 000 exemplaires * 13,00 € = 1 625 000 euro, presque deux millions d'euros, et l'éditeur devrait avoir une santé florissante.
Admettons que l'auteur ne calcule pas très très bien, (ou qu'il se contente d'affirmation à l'emporte-pièces) et que ce trou de trésorerie représente l'ensemble des droits de tous les auteurs qui se sont vendus.
Avec les mêmes valeurs, on arrive à 150 000 € de droits d'auteurs impayés, et le même chiffre d'affaires net D'UN MILLION 625 000 €. Cet éditeur est donc très riche.
Or, il a un trou de 150 000 €, et la banque ne veut plus honorer ses chèques, d'où contradiction, d'où démonstration par l'absurde. CQFD, comme on disait de mon temps.
BILAN : l'éditeur a eu une politique de l'offre ambitieuse, mais la demande n'est pas venue compenser la dépense : tant que l'éditeur ne gagne pas d'argent, les auteurs restent pauvres. Nous avons surtout besoin d'éditeurs... florissants.
*
MORALE : Récemment de passage chez nous, Catherine Pancol faisait remarquer qu'elle pensait : « que mon premier livre se vendrait à 3000 exemplaires mais qu'il s'est vendu en réalité à 300 000 exemplaires... Là, pour moi, on est entré de plain-pied dans la science-fiction, et d'ajouter : « Vous savez, pour être écrivain, on n'a même pas besoin d'être intelligent. ». Quelle modestie !
Je ne sais pas pour vous, mais j'ai très envie de lire l'œuvre de Catherine Pancol.
:-))))

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