Après
un atterrissage mouvementé, qui a pris en défaut les prévisions, les
informations sur la campagne de Philae arrivent. L’article qui
suit est écrit à partir des informations fournies par l'ESA, le CNES,
et Futura-Sciences,
et, pour le C.N.E.S. la conférence donnée vendredi 14 novembre par Marc
Pircher, directeur du CNES et Philippe Gaudon, directeur du projet
Rosetta :
En
résumé, le terrain d’atterrissage — que tout le monde imaginait mou —
s’est révélé dur et Philae a ricoché
la surface de la comète sur une distance supérieure à un kilomètre, avant de
s’offrir un second ricochet, plus lent et de finir sa course contre un rocher.
Le
premier ricochet a déclenché le signal « Touch Down », et les expériences ; celles-ci ont donc
fonctionné pendant le survol de la comète, et il y a là un flux de données, qui
pourraient — peut-être — présenter des parties exploitables. Du moins
serait-ce une bonne surprise.
À
l’heure de la conférence, vendredi 14 novembre 2014, il n’était pas possible de
situer plus précisément la position de Philae sur la surface de la comète. Mais
depuis mardi 18 novembre, une série de photos de Rosetta permet d’identifier
Philae durant son survol jusqu’à un cirque au pied d’une falaise, contre
laquelle a pu s’arrêter sa course et que vous pouvez identifier ci-dessus.
-
La
seule certitude vient d’un rocher qui occulte la vue, et qui n’offre aux
panneaux solaires qu’une période d’ensoleillement d’une heure et demi au lieu
de cinq ou six. Le bon côté de la chose vient du fait que cette ombre pourrait
protéger Philae. Dans les mois à venir, au fur et à mesure que la comète se
rapprochera du soleil, la comète connaîtra un pseudo-été, et les périodes
d’ensoleillement devraient augmenter.
Ci-dessus,
l’image panoramique fournie par la caméra Civa présente une alternance de
façades rocheuses et des vues plus dégagées difficile à interpréter pour un
béotien. (et même pour certains scientifiques). Rappelons qu'il s'agit d'une vue panoramique à 360 degrés. Là où c'est sombre, à gauche, ce doit être la falaise, il y a une vue dégagée en haut à droite (avec des rayons de lumière), et, encore à droite, une portion de sol visible et éclairé. Pour le reste, attendons une analyse plus précise.
-
Au bilan, les expériences se sont
toutes déroulées correctement, sauf une, le spectromètre APSX (dont le volet ne semble pas s'être ouvert). Ainsi,
Rolis, caméra située sous Philae a pris des images durant la descente ou Consert
a travaillé avec Rosetta (tomographie) et a testé les sous-sols de la comète... jusqu’à la foreuse qui a réussi à percer
un trou et a pu transmettre une grande partie de ses données...
Selon
les responsables du CNES, 80% des expériences se sont déroulées conformément au
plan prévu, et, s’appuyant sur les ressources d’une pile ont très bien fonctionné
jusqu’à la nuit du vendredi 14 novembre au samedi 15 novembre. (pour comparaison,
se souvenir que l’atterrisseur de Cassini, Huyghens,
n’a fonctionné que durant vingt minutes). À chaque survol de la comète par Rosetta, Philae a fidèlement transmis ses données. Les équipes ont travaillé
d’arrache-pied pour maximiser la moisson de ces données, et elle n’a été interrompue
que par la fin de charge de la pile embarquée, à la suite de quoi Philae s’est de lui-même mis en mode Hibernation. Toutefois, l’activité du module n’est
peut-être pas terminée.
-
Une vie après la pile ?
Les
équipes qui avaient tablé sur une bonne exposition au soleil, espéraient que la
seconde source d’énergie, une batterie alimentée par des panneaux solaires se
rechargerait en cinq à six jours. Avec une heure et demi d’ensoleillement, la
période de charge sera a minima plus
longue.
De
combien ?
Et
se rechargera-t-elle ?
La
réponse à ces deux questions est incertaine. S’il y a une suite, avec une
batterie qui arrive à se recharger, l’événement sera considérable. Au minimum,
les responsables laissent entendre que cette charge, si elle a lieu prendrait
approximativement de deux à trois semaines. Si la batterie parvient à se
charger une fois, il y a fort à parier qu’elle parviendra plusieurs fois à se
recharger et qu’elle permettra de prolonger les mesures de terrain.
Un
bilan positif et extraordinaire :
Liste des instruments
embarqués à bord de Philae :
1: Sésame. Étude des
poussières de la comète.
2: SD2 (Politecnico di Milano).
Prélèvement de carottes.
3: Civa (institut
d'astrophysique spatiale, université Paris-Sud). Images panoramiques et 3D.
4: Romap (Technishe
Universität et KFKI). Mesure du champ magnétique et des interactions avec
le vent solaire.
5: Cosac (Max-Planck Institut
für Sonnensystemforschung). Spectrométrie de masse et chromatographie sur les
prélèvements.
6: Ptolemy (Open University).
Analyse des gaz.
7: Consert (Institut de
planétologie et d'astrophysique de Grenoble).Tomographie radar du noyau de la
comète.
8: Rolis (Deutsches Zentrum für Luft und Raumfahrt). Caméra dirigée vers le bas montrant le site d'atterrissage
durant la descente.
9: Mupus (Deutsches Zentrum
für Luft und Raumfahrt). Analyse des propriétés thermiques et mécaniques de la
surface.
10: APSX (Johannes
Gutenberg-Universität. Analyse de la composition chimique du sol.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire