© Edition Seghers |
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Petit feu d'occasion miroir
Abeille et plume détachée
Loin de la gerbe des rues
Des familles des retraites
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Devant tes yeux petit feu
Qui soulève tes paupières
Et qui passe et qui s'en va
Dans le soir limpide et frais
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Vers d'autres yeux tout pareils
De plus en plus assombris
De plus en plus achevés
De moins en moins existants
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Quand je lis du Paul Éluard, j'ai une sensation très voisine de celle que je ressens devant une œuvre de Matisse : une trompeuse simplicité, et une lumineuse obscurité, ça chante, ça vibre et pourtant je me sens incapable d'en traduire un bout de sens. Et ils sont d'une ingénue nécessité...
Tiens un bonus, le suivant :
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MÊME QUAND NOUS DORMONS
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Même quand nous dormons nous veillons l'un sur l'autre
Et cet amour plus lourd que le fruit mûr d'un lac
Sans rire et sans pleurer dure depuis toujours.
Un jour après un jour une nuit après nous.
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Ces deux poèmes sont issus du recueil le « Dur désir de durer »(1946), « Le temps déborde » (1947) et dont j'ai en main une réédition par Seghers de 1960.
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© Le Rêve (Henri Matisse) |
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