Revenant du salon des Imaginales 2014, je sais que j'ai fort peu à en dire et aucune photo à « exhiber » : il semblerait que notre stand se situait dans une tâche aveugle, ou un de ces trous noirs redoutables, que les photographes évitent... C'est la vie, me disais-je en roulant sur la route du retour, j'avais été ramené à la douce réalité de l'insignifiance. Et ça ne fait pas de mal, d'être rappelé à la modestie.
La route me conduisait vers ma Champagne natale et ses paysages si apaisants, longues plaines aux courbes douces, horizons dégagés où le regard porte loin, champs de blés, d'escourgeon ou de betteraves, avant de me mener, plus loin encore dans mon enfance, vers la basilique de l'Épine, près de Châlons-sur-Marne, où je suis né (ma carte d'identité dit bien que je suis né à Châlons-sur-Marne, ville qui n'existe plus :-).
L'Épine, c'était le but des randonnées organisées par l'Aumônerie : nous partions de Châlons à pied, par la route de Melette, un vrai trajet de plaine, où la petite route nous menait droit à travers la plaine blanche de soleil et de craie. A mi-chemin, nous pique-niquions dans les bois de pins, qui bordent la route, puis, de là, nous arrivions à une minuscule vallée (la Vesle prend ici sa source), que nous suivions à distance, avant de rejoindre la Basilique de l'Épine, et l'abri du Pèlerin, en face, où étaient organisées les récollections, et autres manifestations du catéchisme. J'aimais bien ces réunions, mais n'ayant jamais eu la foi, je n'y voyais qu'une occasion agréable de passer la journée avec mes copains et mes copines, voire de faire l'imbécile, plaisir de plus en plus rare...
Il me souvient que l'escargot et la feuille de laitue, loin d'être une fantaisie de l'artiste, représentent la signature des artisans bourguignons qui réalisèrent le jubé. De style gothique flamboyant, avec le motif ultra-présent de l'épine, la Basilique a une origine similaire à celle de la basilique de Cléry-saint-André, bâtie à la même époque, près d'Orléans, la légende fondatrice y est la même ! Nous y avions effectué notre retraite avant la Communion Solennelle, et je me souviens d'un exercice de méditation où Nathalie était allé se cacher, accroupie — sous un saint autel ! — pour méditer...
Plus tard, je suis retourné à Melette, sans l'aumônier et sa guitare (Jef le charmeur), pour d'autres pique-niques, de classe, puis en plus petits groupes, avec des copains, ou avec des filles, pour des aventures qui — toutes — tournèrent court. D'où la nostalgie, sans doute, et le sentiment religieux qui m'étreint en remettant les pas dans les pas de mon adolescence...
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| Basilique de l'Epine (2014) |
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