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dimanche 13 mai 2012

Après trois ans (Paul Verlaine)

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu'éclairait doucement le soleil du main,
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.
                *
Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin...
Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.
                *
Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m'est connue.
                *
Même j'ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue,
- Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.
Paul Verlaine
Cette recherche m'a permis, après non pas trois ans, mais presque cinquante, d'apprendre que Velléda était une vierge prophétesse, celte ou germanique, qui vécut au 1er siècle APJC, son nom signifie « celle qui voit ». A l'exemple des héros celtes qui s'opposèrent à l'envahisseur romain, Boadicée ou Vercingétorix, elle inspira de nombreux auteurs romantiques. 
Sa mention, au milieu des souvenirs du narrateur — qui a renoncé aux thèmes plein d'héroïsme et de fureur de sa jeunesse — renforce la nostalgie...

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