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dimanche 2 février 2014

« Mademoiselle, votre combinaison dépasse »

 Il est des répliques qui touchent au sublime. Contrairement à une idée très répandue, le cinéma américain et le cinéma français se ressemblent en cela qu'ils sont des cinémas de la parole, dans leur très grande majorité, il faut tout le génie d'un Coppola, d'un Scorcese, d'un Welles... pour parvenir à suggérer et faire parler seules les images.
 On se souvient mieux d'une réplique brillante d'un Godard que de ses images, mais du coup, on en vient à oublier les véritables orfèvres que sont les cinéastes concis.
 Ainsi en va-t-il de Jacques Demy, peu de paroles dans ses films, et même dans ses chansons. Je me souviens que, suite à sa mort, la chaine Cinq (la Tchinqué chère à Silvio Berlusconi et Jérôme Seydoux), alors moribonde, avait rediffusé le dimanche, « Les Demoiselles de Rochefort ». Film que je pensais connaître, quelle erreur ! Au matin, avec mon ami Bertrand, nous l'avons revu trois fois de suite, stupéfaits du génie singulier de ce film, dont la première demi-heure, par exemple, ne comporte que de la musique et aucun dialogue. Vous ne trouverez pas cinq cinéastes capables de faire ça et de vous émerveiller, en même temps.
 Un des jeux préférés de Demy, dans ce film comme dans d'autres, consiste à se servir d'un leitmotiv, une phrase : Je vais en perm'à Nantes, Bonjour M'sieur Dame et ce sublime : Mademoiselle, votre combinaison dépasse...
 Le jeu vient non pas de la phrase en elle-même, mais de la réplique qu'elle provoque. Dans le cas de cette combinaison qui dépasse, elle agace infiniment le personnage joué par Françoise Dorléac, qui n'a pas eu le temps de soigner sa tenue pour aller chercher son petit-frère, Boubou, à l'école. Boubou, qui se révèle insupportable, au point qu'un geste malencontreux vide son sac sur la chaussée. Françoise Dorléac, au bord des larmes, à bout de nerfs, voit soudain un bel américain, Andy, venir à sa rescousse, l'aider ramasser ses précieuses partitions éparpillées, il lui sourit, elle lui sourit, ils sont séduits... Lorsqu'elle se relève, Andy, intimidé, ne trouve rien de mieux à lui resservir que l'infinie platitude, mais dite avec amour :
— Mademoiselle... votre combinaison dépasse.
 Et Françoise Dorléac, flattée, aux anges, de répondre sur le même ton :
— Je sais... Mais ça ne fait rien.
 Et c'est visiblement le plus beau compliment que l'on puisse faire à une femme.
- (photo d'Agnès Varda)

vendredi 26 juillet 2013

Bernadette Lafont nous a quittés

En guise de poésie, un hommage à Bernadette Lafont, je me souviens de son premier grand rôle, dans « Les Mistons » dont voici les deux premières minutes :

Je l'avais programmé au ciné-club de Rabat, c'est le premier film de Bernadette Lafont, le second de Truffaut, mais il dit quelque part que c'était son premier véritable film et il reçut le prix de la mise en scène au festival de Bruxelles en 1958. Tout y est : les enfants témoins de la vie des adultes, le mystère féminin et son inaccessibilité, l'humour... Un bel hommage à l'actrice et la reconnaissance des Belges de la Nouvelle Vague (la même année, Truffaut sera refusé à Cannes...)

mercredi 2 février 2011

Jean-Luc Bouton nous a quittés

Jean-Luc Bouton, qui était très faible depuis plusieurs mois, est décédé lundi 31 janvier 2011. Nous avions à peine eu le temps de faire connaissance, autour d'un texte, « La femme A », et de la grande peur qu'elle instillait en nous : je le remercie de la confiance qu'il m'avait accordé pour ce beau texte, nos pensées l'accompagnent dans son voyage...

mardi 12 janvier 2010

Eric Rohmer sur la ligne d'horizon


Je n'ai pas tout vu d'Eric Rohmer, loin de là, mais c'est tout un pan de mes vingt trente ans : Le Rayon vert, les Nuits de la pleine lune, Pauline à la plage, L'Amie de mon amie, Quatre aventures de Reinette et Mirabelle et surtout les contes : le terrible Conte de Printemps, et le magnifique Conte d'Hiver : des grandes émotions faites avec les moyens les plus simples, et la raison qui a besoin du sacré et de l'irrationnel, comme dans le Rayon Vert, où l'héroïne, ayant trouvé l'amour, désire que le ciel donne bénédiction...