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dimanche 18 novembre 2012

Semper Eadem (Charles Baudelaire)

« D'où vous vient, disiez vous, cette tristesse étrange,
   Montant comme la mer sur le roc noir et nu. »
— Quand notre cœur a fait une fois sa vendange
Vivre est un mal. C'est un secret de tous connu,
-
Une douleur très simple et non mystérieuse
Et, comme votre joie, éclatante pour tous.
Cessez donc de chercher, ô belle curieuse !
Et, bien que votre voix soit douce, taisez-vous !
-
Taisez-vous, ignorante ! âme toujours ravie !
Bouche au rire enfantin ! Plus encor que la Vie,
La Mort nous tient souvent par des liens subtils.
-
Laissez, laissez mon cœur s'enivrer d'un mensonge,
Plonger dans vos beaux yeux comme dans un beau songe
Et sommeiller longtemps à l'ombre de vos cils !
(Spleen et idéal, Les Fleurs du mal)
Charles Beaudelaire (1821-1867), ce poème est un de mes préférés et un des rares que j'ai jamais eu envie d'apprendre par cœur. Très récemment, en écoutant une conférence sur l'amour d'André Comte-Sponville, j'ai eu le sentiment qu'il s'agit aussi d'une éclatante illustration, selon Schopenhauer, du concept d'ennui (« Ainsi notre cœur oscille-t-il toute notre vie entre désir et ennui »)
 Un peu de précipitation m'a fait supposer que Jeanne Duval était la personne au Rire enfantin, une rapide recherche permet de rétablir la vérité, il s'agit de Mme Sabatier, dont acte...

2 commentaires:

Beaufond a dit…

Il serait tout à fait incorrect d'attribuer les poèmes d'amour de Baudelaire aux femmes avec lesquelles il s'est consolé de l'absence de Sylphide hors du monde Idéal.

Amèrement,

Je vous salue.

Anonyme a dit…

Pfff boloss ! Cassoss !