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jeudi 7 février 2013

Un château sur la Lune (projets de l'ESA)

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Dans le cadre d'un projet visant à construire une base permanente sur la Lune, EADS étudie avec un cabinet d'architectes, Foster+Partners, la possibilité de construire à partir de matériaux lunaires. L'idée semble farfelue, mais elle a l'air de marcher : se servir de la technologie des imprimantes 3D qui agglomère une poudre. Or le régolithe lunaire est constitué d'une poussière fine, tout à fait adéquate à cette technique. La première réalisation est un mur fait d'un assemblage d'alvéoles, qui permettrait de créer, à terme, des huttes lunaires, à l'intérieur desquels l'homme pourrait développer un habitat protégé des rayonnements solaires... Il s'agit d'un essai en condition normale, et à adapter aux conditons extrêmes régnant sur la Lune : fortes variations de température, rayonnement solaire non filtré, UV, particules énergétiques. Avant de voir un « château sur la Lune », il pourrait s'écouler nombre de lunaisons, mais un projet, c'est déjà un élément concret digne d'intérêt.
De plus, si l'on rapproche de ce projet, deux autres :
— La Nasa vient de confier à l'ESA le soin de concevoir et réaliser le module de service de la capsule Orion, destinée à se rendre sur la Lune. Tout d'abord, c'est une première, jamais la Nasa n'avait confié quoi que ce soit à une nation étrangère, et il faut voir là le succès du cargo automatique ATV qui a ravitaillé par trois fois la Station Spatiale Internationale. Secundo, c'est encore un projet qui vise la Lune. 
— La société Astrium, filiale d'EADS vient de publier un projet d'atterrisseur lunaire, également conçu en s'inspirant de ce merveilleux ATV, conçu en toute discrétion et qui a su se rendre si utile.
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 La Lune n'est pas le but, mais je verrai plutôt là une raison de s'en réjouir. Comme dit le proverbe, il convient de regarder, non pas le doigt, mais la direction : si le doigt du sage pointe la lune, les agences spatiales étudient plutôt la possibilité que des humains s'aventurent dans des missions spatiales longues. Certains envisagent une relance du vieux rêve d'une mission habitée vers Mars, d'autres rêvent d'aller étudier les astéroïdes géocroiseurs, dans la proche banlieue de la Terre, les deux objectifs semblent utiles, et souhaitables. Quoi qu'il en soit, la Lune deviendrait alors un objectif transitoire très pratique. Et cet adjectif là, transitoire, fait tout le sel de ma rêverie, ayant la conviction intime que l'exploration spatiale aurait tout à gagner à se servir de la Lune comme tremplin vers le système solaire.
 Une base lunaire permanente deviendrait un intermédiaire efficace qui permettrait de tester méthodes et technologies pour un voyage long en milieu hostile.
 Pour les gens de ma génération, il ne s'est plus rien passé en direction de la Lune depuis Apollo 17, le 19 décembre 1972, soit 41 années. L'objectif des pouvoirs politiques américains de l'époque, se limitait à un premier pas (les décideurs s'intéressaient peu aux recherches scientifiques qui ont permis de comprendre comment la Lune s'est formée). En vue de missions qui semblent ressortir des cartons avec la fin de la crise, la Lune pourrait retrouver un intérêt en tant que tremplin, et c'est là que réside l'espoir, il y a tant à voir et à découvrir : géologie, exploration, étude minière... ou utilisation de la face cachée pour y monter un observatoire astronomique. Il va falloir attendre, mais il semble bien que l'Europe se pose des questions sérieuses autour de et SUR la Lune...

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