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vendredi 20 septembre 2013

Un cygne dans l'Espace

Avec Cygnus, conçu par la société Orbital Sciences, les U.S.A. peuvent désormais compter sur deux sous-traitants américains privés : Space-X, et Orbital Sciences.
A la fin de la navette spatiale, la NASA s'était retrouvée dépendante d'un unique sous-traitant, la Russie, qui ravitaillait la station spatiale internationale avec ses véhicules Progress, et les vaisseaux habités Soyouz, dont la revue Ciel & Espace de ce mois magnifie les trente ans de bons et loyaux services.
D'ailleurs, aujourd'hui encore, l'accès pour l'homme à l'espace est étroitement lié à ces Soyouz, dont le premier modèle remonte à 1979 : en quelque sorte, c'est la 2CV de l'espace.
Depuis que la NASA a pris acte de la faillite du projet des navettes, elle a diversifié progressivement ses sources de ravitaillement :
. Avant le Cygnus, il y eut la cigogne Kounotori, un peu plus poétique que High Transfer Vehicul-II (HTV), développée par la JAXA, l'agence spatiale japonaise, et dont le premier vol remonte à 2009.
. et il y eut le cargo européen ATV dont les différentes versions furent baptisées de grands noms, Jules Verne,  Kepler, Amaldi, Einstein (juin 2013), et le prochain s'appellera Georges Lemaître, en hommage au théoricien du Big-Bang. Cette technologie, dont j'ai déjà parlé, sera d'ailleurs réinvestie avec la NASA pour des véhicules capables de voyager entre la Terre et la Lune.
 Le Cygnus sera récupéré par le bras de la station, et sera brûlé à son retour dans l'atmosphère, tout comme le Progress et l'ATV. Seul le véhicule Dragon — développé par la société Space-X — est apte à revenir sur Terre et à y ramener du matériel.
 Il ne manquera plus à la NASA qu'un véhicule de transport humain pour finaliser sa diversification et son recours généralisé à la sous-traitance. Normalement une version de la capsule Dragon devrait assurer cette fonction, pour passer la station spatiale en sous-traitance.
 La NASA se libère de ses charges, en vue de définir un projet pour les années à venir. A priori une exploration plus systématique des astéroïdes géocroiseurs, et des voyages au voisinage de l'orbite de la Terre semblent être leur objectf : laissant tomber la Lune, les raisons d'y retourner semblent insuffisantes, la Nasa renonce au voyage habité vers Mars, encore hors de portée et se concentrerait sur ces voyages en orbite terrestre suffisamment complexes en l'état des technologies actuelles (sous réserve de me faire contredire :-).
 Déjà, il y a un télescope qui sera spécifiquement dédié à l'observation des géocroiseurs, et il ne se passe pas de semaine sans qu'on ne voit sur un site présenter un projet autour de l'exploration de ces astéroïdes, fort mystérieux en fait, il y en a quelques milliers, de toutes tailles, et de toutes richesses possibles qui gravitent sur des orbites comprises entre celle de Vénus et un peu au-delà de la Terre, la plupart ont été découverts depuis moins de dix ans et leur taille est suffisante pour faire craindre un impact avec notre planète. C'est un champ d'exploration peu lointain, et vaste.
 L'exploration sera d'intérêt scientifique, géologique (capables de nous raconter l'histoire du système solaire), sécuritaire (certains astéroïdes sont réputés menacer notre planète : argument qui a permis de s'apercevoir que la banlieue de la Terre était très peuplée, beaucoup plus qu'on ne l'avait soupçonné jusqu'alors), et peut-être même économique : c'est le but avoué des sociétés privées, que d'aller prospecter les richesses minières de l'espace... Alors : visite par une sonde, par un homme, capture d'un astéroïde à l'aide d'un (gros) filet, mise en orbite d'un astéroïde autour de la Lune, sonde robotisée, voile solaire, voyage habité ? La multiplication des projets suggère qu'on en est à la phase du choix.
 Pour conclure sur Cygnus, Orbital-Sciences, pour ce que j'en comprends, n'est pas liée à un milliardaire du spatial, mais plutôt au complexe militaro-industriel, c'est à dire qu'elle a surtout envoyé jusqu'à présent des satellites espions dans l'espace. Ce redéploiement civil, en lien avec la Nasa, est donc une nouvelle intéressante, et dont il convient de suivre avec attention le développement : bienvenue à Orbital-Sciences.

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