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mardi 18 novembre 2014

Ricochets de PHILAE sur la comète 67P


Après un atterrissage mouvementé, qui a pris en défaut les prévisions, les informations sur la campagne de Philae arrivent. L’article qui suit est écrit à partir des informations fournies par l'ESA, le CNES, et Futura-Sciences, et, pour le C.N.E.S. la conférence donnée vendredi 14 novembre par Marc Pircher, directeur du CNES et Philippe Gaudon, directeur du projet Rosetta :

En résumé, le terrain d’atterrissage — que tout le monde imaginait mou —  s’est révélé dur et Philae a ricoché la surface de la comète sur une distance supérieure à un kilomètre, avant de s’offrir un second ricochet, plus lent et de finir sa course contre un rocher.
Le premier ricochet a déclenché le signal « Touch Down », et les expériences ; celles-ci ont donc fonctionné pendant le survol de la comète, et il y a là un flux de données, qui pourraient — peut-être — présenter des parties exploitables. Du moins serait-ce une bonne surprise.
À l’heure de la conférence, vendredi 14 novembre 2014, il n’était pas possible de situer plus précisément la position de Philae sur la surface de la comète. Mais depuis mardi 18 novembre, une série de photos de Rosetta permet d’identifier Philae durant son survol jusqu’à un cirque au pied d’une falaise, contre laquelle a pu s’arrêter sa course et que vous pouvez identifier ci-dessus.
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La seule certitude vient d’un rocher qui occulte la vue, et qui n’offre aux panneaux solaires qu’une période d’ensoleillement d’une heure et demi au lieu de cinq ou six. Le bon côté de la chose vient du fait que cette ombre pourrait protéger Philae. Dans les mois à venir, au fur et à mesure que la comète se rapprochera du soleil, la comète connaîtra un pseudo-été, et les périodes d’ensoleillement devraient augmenter.
Ci-dessus, l’image panoramique fournie par la caméra Civa présente une alternance de façades rocheuses et des vues plus dégagées difficile à interpréter pour un béotien. (et même pour certains scientifiques). Rappelons qu'il s'agit d'une vue panoramique à 360 degrés. Là où c'est sombre, à gauche, ce doit être la falaise, il y a une vue dégagée en haut à droite (avec des rayons de lumière), et, encore à droite, une portion de sol visible et éclairé. Pour le reste, attendons une analyse plus précise.
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Au bilan, les expériences se sont toutes déroulées correctement, sauf une, le spectromètre APSX (dont le volet ne semble pas s'être ouvert). Ainsi, Rolis, caméra située sous Philae a pris des images durant la descente ou Consert a travaillé avec Rosetta (tomographie) et a testé les sous-sols de la comète... jusqu’à la foreuse qui a réussi à percer un trou et a pu transmettre une grande partie de ses données...
Selon les responsables du CNES, 80% des expériences se sont déroulées conformément au plan prévu, et, s’appuyant sur les ressources d’une pile ont très bien fonctionné jusqu’à la nuit du vendredi 14 novembre au samedi 15 novembre. (pour comparaison, se souvenir que l’atterrisseur de Cassini, Huyghens, n’a fonctionné que durant vingt minutes). À chaque survol de la comète par Rosetta, Philae a fidèlement transmis ses données. Les équipes ont travaillé d’arrache-pied pour maximiser la moisson de ces données, et elle n’a été interrompue que par la fin de charge de la pile embarquée, à la suite de quoi Philae s’est de lui-même mis en mode Hibernation. Toutefois, l’activité du module n’est peut-être pas terminée.
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Une vie après la pile ?
Les équipes qui avaient tablé sur une bonne exposition au soleil, espéraient que la seconde source d’énergie, une batterie alimentée par des panneaux solaires se rechargerait en cinq à six jours. Avec une heure et demi d’ensoleillement, la période de charge sera a minima plus longue.
De combien ?
Et se rechargera-t-elle ?
La réponse à ces deux questions est incertaine. S’il y a une suite, avec une batterie qui arrive à se recharger, l’événement sera considérable. Au minimum, les responsables laissent entendre que cette charge, si elle a lieu prendrait approximativement de deux à trois semaines. Si la batterie parvient à se charger une fois, il y a fort à parier qu’elle parviendra plusieurs fois à se recharger et qu’elle permettra de prolonger les mesures de terrain.


Un bilan positif et extraordinaire : 
Liste des instruments embarqués à bord de Philae :
1: Sésame. Étude des poussières de la comète.
2: SD2 (Politecnico di Milano). Prélèvement de carottes.
3: Civa (institut d'astrophysique spatiale, université Paris-Sud). Images panoramiques et 3D.
4: Romap (Technishe Universität et KFKI). Mesure du champ magnétique et des interactions avec le vent solaire.
5: Cosac (Max-Planck Institut für Sonnensystemforschung). Spectrométrie de masse et chromatographie sur les prélèvements.
6: Ptolemy (Open University). Analyse des gaz.
7: Consert (Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble).Tomographie radar du noyau de la comète.
8: Rolis (Deutsches Zentrum für Luft und Raumfahrt). Caméra dirigée vers le bas montrant le site d'atterrissage durant la descente.
9: Mupus (Deutsches Zentrum für Luft und Raumfahrt). Analyse des propriétés thermiques et mécaniques de la surface.
10: APSX (Johannes Gutenberg-Universität. Analyse de la composition chimique du sol.

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