Goggle Analytics

jeudi 4 juin 2015

Pierre-Jules Hetzel (portrait)


En décembre gris et pluvieux, je m'étais rendu avec un ami à la brocante des Boulevards, à Orléans, à ciel ouvert, hebdomadaire, où les Ali Babas d'Orléans — n'en déplaise à notre maire et ses séides — sont en quête de trésors. Un premier se bat pour une commode 1930, une autre est en chasse de montres anciennes, une troisième se passionne pour les assiettes de Gien. Mon copain et moi, c'est les livres qui nous attirent ici : science-fiction, polar, en général des éditions de poche, parfois reliées, mais les prises sont rares. Depuis peu, je regarde le contenu des livres plus anciens, en quête moi aussi de « trésor ».
 Nous avions fini notre tour, effectué nos achats, quand, au fond d'un plastique humide, je tombe sur un vieux volume depénaillé, couverture déchirée, dos arraché, auquel il manque visiblement une ou deux pages en titre. Sur la première page, je repère le titre : « Histoires de Jean-Marie Cabidoulin », avec une jolie gravure, et un auteur plus célèbre : Jules Verne. Vu l'état de décrépitude du volume, le marchand me le cède à un prix symbolique. L'intérieur me semblant  bon, je le confie à un relieur, qui lui redonne belle allure.
-
 J'avais eu le temps, de le scanner et de découvrir le nom de cet ouvrage : « Magasin d'éducation et de Récréation », assemblage assez surprenant, puisqu'il s'agissait d'un magazine pour enfants, édité deux fois par mois. De numéro en numéro, la pagination se poursuivait de manière continue indiquant que l'ouvrage était fait pour être assemblé en fin de publication, relié, et lu d'une seule traite.
 Ce que j'avais entre les mains, constituait donc un semestre entier de la revue, qui comportait plusieurs feuilletons, plus de 380 pages, un livre entier, dont, en tout premier, un roman de Jules Verne dont c'était la première édition, abondamment illustrée de gravures noir-et-blanc magnifiques.
 J'avais entendu parler des éditions reliées des livres de Jules Verne, mais j'avoue qu'elles sont hors de ma portée, et, puis, par amour du livre et de la force avec laquelle le peuple tout entier s'est porté vers la littérature au XIXème siècle, je suis plus ému par une édition populaire, car il s'agit de celà, une édition à bon marché, en petits fascicules que le possesseur pouvait relier chaque semestre et qui lui permettait de posséder des romans complets, illustrés et à un prix modéré : le Magasin d'Education et de Récréation est la première publication, fondée par l'éditeur Pierre-Jules Hetzel, c'est par cette revue, qu'il a fait travailler le jeune Jules Verne et où ont été publiées les toutes premières versions de ses romans.
Pierre-Jules HETZEL est la personne la plus souvent nommée, on dit couramment dans le milieu des collectionneurs et des brocanteurs, un Hetzel, mot redouté puisqu'il fait tout de suite monter la cote.

Mais qui était-il ? Je découvre sur sa fiche Wikipedia qu'il écrivait sous le pseudonyme de P.-J. Stahl. Ses portraits sont rares, et c'est un peu le but de cet article, car ce matin, j'ai reçu un volume du Magasin d'Éducation et de Récréation, numéro 44, publié en 1886... où est annoncé le décès le 17 mars 1886 de Pierre-Jules Hetzel. L'édition s'ouvre avec un magnifique portrait gravé du vieil homme, qui travailla dans la discrétion à une œuvre formidable qui a amené tout un peuple vers la lecture, l'image, le merveilleux et le goût de la modernité... 
(Pierre-Jules Hetzel décédé le 17 mars 1886)
La situation est assez rare, mais je viens de trouver ce matin, dans un autre Magasin d'Education et de Récréation, un autre portrait de P.-J. Hetzel, le numéro 49 du premier semestre de 1889, où un cahier spécial est dédié à la mémoire du grand éditeur (et auteur sous le pseudonyme de P.-J. Stahl) réalisé par le peintre Meissonier.
(L'image est gravée d'après une œuvre en couleur du peintre : Meissonier, 1879)
et un troisième, daté de 1840 par le peintre Charles Gleyre

  

Aucun commentaire: