Goggle Analytics

jeudi 13 novembre 2008

A propos de coquilles et autres choses savoureuses

Nous vivons à une époque pointilleuse, où les beaux esprits soulignent les mauvais accords grammaticaux et les fautes d'orthographe : insupportables ! Mais savez-vous que les Lumières, Diderot, Voltaire, Rousseau s'en remettaient à leurs correcteurs pour ce qu'ils considéraient comme accessoire alors qu'ils se relisaient sans fin à la recherche d'un défaut de rhétorique ?
L'époque des Lumières est révolue. Vous avez hélas raison.
Quand j'écris, je referme mon carnet et je le relis, plus tard. Si, lors de cette relecture, je découvre que ce que j'ai produit est sans faute, je suis certain alors que je n'étais pas concentré lors de l'écriture : ma production rejoint dans ma corbeille le fatras de sottises qu'un humain commet quotidiennement. Or vous avez remarqué, on ne va pas en enfer pour avoir écrit des bêtises.
Si, lors de la relecture, je découvre de ces fautes que jamais, ô grand jamais, je n'aurais admis être capable de les commettre, alors je me prends à espérer. Si mon esprit a été capable se désembourber, alors, peut-être, il se peut, avec de la chance... qu'il se soit aventuré là où je l'espère, dans l'inconnu, le non-dit, l'invisible et tout ce qui tisse la trame des esprits : haine, jalousie, vanité, concupiscence, pusillanimité... Mais sans certitude, car la sottise garde la préférence, toujours, et ma poubelle se remplit avec des idées géniales inconsistantes. De la capacité à fauter dépend l'aptitude à penser : c'est la vie.
Le Bel Esprit qui jacte à outrance sur les carences orthographiques et grammaticales de ses contemporains fait montre d'une absence immodérée de modestie, et de deux mots qui riment avec bonheur : vanité et stupidité.

Aucun commentaire: