Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
Mon plus vieux souvenir de Verlaine remonte à un film de Julien Duvivier, Carnet de bal, pour Colloque sentimental, un poème que je citerai un autre jour, j'espère...
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à une autre, et m'aime et me comprend.
*
Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir en pleurant.
*
Est-elle brune, blonde ou rousse ? — Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
*
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voies chères qui se sont tues.
*
*

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire