J'adore la musique, je joue du piano, je chante dans une chorale, mais ce que j'aime dans la musique, c'est sa capacité à me transporter, à me faire rêver.
En particulier, dans l'exercice de l'écriture, j'ai écrits mes romans avec Bach pour l'un, Bashung pour l'autre... Le paradoxe vient de ce que, si une musique me soulève et provoque en moi une émotion, je ne l'écoute plus, puisque la musique me transporte ailleurs, dans une rêverie féconde. Quand j'assiste à un concert, je peux dire si j'ai aimé le concert à cela qu'il ne m'en reste aucun souvenir...
L'absence de musique me gêne dans mon travail, d'ailleurs, et je préfère aller faire des images — puisque c'est mon métier — en écoutant de la musique en me rendant sur les lieux de tournage, sachant que, plus sûrement que toute réflexion intellectuelle, la musique va guider mes images.
Pourtant, plus je suis absorbé par une musique, moins je l'écoute, ce qui n'est pas sans difficulté quand j'exécute un morceau au piano, où la rêverie peut se révéler dévastatrice et le terme exécuter reprendre son sens premier. Des amis n'ont d'ailleurs pas manqué de fustiger mon manque d'écoute... Mais si je n'écoutais pas vraiment, je ne rêverais pas non plus. Donc pourquoi est-ce que le fait de ne pas entendre ne permettrait-il pas une écoute juste, à défaut d'être exacte ?
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