C'est à perte de vue
Que j'avais du beau blé
Mais tu ne l'as point vu
J'en suis pas consolé
Le petit du voisin
Qui était si joli
Est devenu vaurien
Depuis qu'il a grandi
-
Si, on t'a attendu,
Mais tu n'es point venu,
T'aurais vu du beau blé
Maintenant il est coupé
-
Je sais qu'il y en aura d'autres
Mais oui comme de raison,
Mais aussi ce sera d'autres
Qui le regarderont.
-
La fille qui t'a aimé
Est une vieille à présent
Si tu t'étais montré,
Elle serait moins vieille sûrement.
-
Puis le feu a détruit
La maison des Bradley.
Avant que ce soit rebâti,
On sera tous enterrés
-
La forêt à son tour
Où t'as gravé des noms
La forêt de tes amours
Elle l'a eu en plein front
-
J'ai retardé tant que j'ai pu
Avant de couper mon blé
Mais quand l'froid est venu
Y a ben fallu l'couper
-
Nous autres, on tue ce qu'on aime
C'est pas qu'une drôle de vie
Mais ce qui nous fait le plus d'peine
C'est que tu sois loin d'ici
-
C'est à perte de vue
Que j'avais du beau blé
Mais tu ne l'as point vu
J'en suis pas consolé.
Que j'avais du beau blé
Mais tu ne l'as point vu
J'en suis pas consolé
Le petit du voisin
Qui était si joli
Est devenu vaurien
Depuis qu'il a grandi
-
Si, on t'a attendu,
Mais tu n'es point venu,
T'aurais vu du beau blé
Maintenant il est coupé
-
Je sais qu'il y en aura d'autres
Mais oui comme de raison,
Mais aussi ce sera d'autres
Qui le regarderont.
-
La fille qui t'a aimé
Est une vieille à présent
Si tu t'étais montré,
Elle serait moins vieille sûrement.
-
Puis le feu a détruit
La maison des Bradley.
Avant que ce soit rebâti,
On sera tous enterrés
-
La forêt à son tour
Où t'as gravé des noms
La forêt de tes amours
Elle l'a eu en plein front
-
J'ai retardé tant que j'ai pu
Avant de couper mon blé
Mais quand l'froid est venu
Y a ben fallu l'couper
-
Nous autres, on tue ce qu'on aime
C'est pas qu'une drôle de vie
Mais ce qui nous fait le plus d'peine
C'est que tu sois loin d'ici
-
C'est à perte de vue
Que j'avais du beau blé
Mais tu ne l'as point vu
J'en suis pas consolé.
Félix Leclerc (1914-1988) est un chanteur dont on ne dit jamais assez de bien, comme cette étrange Lettre de mon frère, qui a l'air d'une chronique nostalgique, sans plus, jusqu'à ce vers étrange : « Nous autres on tue ce qu'on aime », et on se demande si c'est vraiment le hasard si la fille est devenue vieille, et si le feu a détruit la maison et la forêt avec des noms gravés, on se pose la question du tragique, il y a tout un roman qui gît dans cette chanson et j'en ai parfois le vertige...
La version que j'ai trouvée diffère de celle que j'avais, je me suis permis de rajouter les strophes nouvelles, sans en éliminer.
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