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dimanche 11 mai 2014

Derniers vers (Alfred de Musset)

     L'heure de ma mort, depuis dix-huit mois,
     De tous les côtés sonne à mes oreilles.
     Depuis dix-huit mois d'ennuis et de veilles, 
     Partout je la sens, partout je la vois.
     Plus je me débats contre ma misère,
     Plus s'éveille en moi l'instinct du malheur ;
     Et, dès que je veux faire un pas sur terre,
     Je sens tout à coup s'arrêter mon cœur.
     Ma force à lutter s'use et se prodigue.
     Jusqu'à mon repos, tout est un combat ;
     Et comme un coursier brisé de fatigue,
     Mon courage éteint chancelle et s'abat.
                    -
Alfred de MUSSET (1810-1857)
Ce n'est pas bien gai, je l'avoue, mais ce sont les derniers vers de ce grand poète. On connaît mieux peut-être son théâtre, Les Caprices de Marianne, Lorenzaccio. Il vécut de manière ardente et brève : ses biographes lui accordent de l'alcoolisme, une vie dite de « débauches » (et peut-être la syphillis) et quelques uns des plus grands poèmes de la langue française.

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