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18 novembre : le Space Act of 2015, loi votée par le congrès U.S. ouvre la voie théorique d'une exploitation minière des astéroïdes (et révolutionne complètement un droit international désinteressé, qui prévalait jusqu'alors)
24 novembre : une fusée BE_3 emmène un prototype à 100 km d'altitude et revient se poser à son point de départ.
22 décembre : une fusée FALCON 9 V1.1. met en orbite un satellite et parvient à faire revenir à son point de départ le premier étage.
16 janvier 2016 : la NASA qualifie la version cargo du Dream Chaser pour ravitailler la Station Spatiale Internationale.
Au quotidien, les événements se succèdent : tout d'abord, celui dont tout le monde a parlé, le 21 décembre 2015, la société SpaceX fait atterrir impeccablement, le premier étage de sa fusée FALCON 9 et ouvre la voie à une fusée ré-utilisable, passage obligé pour qui veut faire baisser le coût des transports spatiaux.
Deux autres atterrissages réussis ont lieu presque en même temps, avec la société Blue Origin : le 24 novembre 2015, la fusée BE-3 emporte une capsule à 100 km d'altitude et parvient à faire atterrir le premier étage. La seconde fois, en janvier 2016 : le même étage est ré-utilisé pour atterrir une seconde fois.
La troisième nouvelle date du 16 janvier 2016 et est passée plus inaperçue : la N.A.S.A a qualifié la version cargo du Dream Chaser, de la société Sierra Nevada Corporation, pour le ravitaillement de la Station Spatiale Internationale.
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L'an passé, la N.A.S.A, lors de la qualification d'un véhicule capable d'emporter, et de ramener sur Terre des astronautes vers la Station Spatiale Internationale, avait recalé le projet de Dream Chaser, et retenu les projets présentés par Boeing, le CST-100, et encore une fois, la société SpaceX pour sa navette Dragon (V2)).
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En matière de ravitaillement, le Dream Chaser vient compléter les cargos développés par les sociétés Orbital Sciences (Cygnus) et SpaceX (Dragon, version cargo), précaution nécessaire après les échecs retentissants de l'année écoulée.
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ESSAI DE SYNTHÈSE :
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Pour moi, le Spatial et son développement ont toujours été le fait de sociétés publiques, mais ce dogme a été mis en brèche depuis trente ans : dans les années 80, le développement de la fusée Ariane s'est fondé autour d'un mariage d'intérêts nationaux : l'ESA, l'Agence Spatiale Européenne et d'intérêts privés, Arianespace. Pendant longtemps, la NASA a combattu cette vision mercantile de l'espace qui est devenu aujourd'hui une réalité incontournable.
Depuis quinze ans, la N.A.S.A. échoue à relancer l'exploration spatiale, autrement que par des sondes interplanétaires et des observatoires. La phase d'exploration et de découverte du système solaire a été achevée cet été avec le survol de Pluton par la sonde New Horizons, mais le déploiement des hommes vers l'espace est totalement arrêté depuis le 19 décembre 1972, soit environ 43 ans et la Station Spatiale Internationale, bien qu'elle ait permis de faire avancer la connaissance pour la vie dans un milieu aussi hostile arrive en fin de vie : toutefois, il est facile d'imaginer les ressources touristiques qu'elle pourrait offrir à des personnes assez fortunées pour s'offrir un séjour à son bord.
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Donc, à la suite de l'arrêt du programme Constellation, par l'administration de Barack Obama, le développement d'un nouveau véhicule spatial, développé par des agences nationales (l'Europe participe au programme Orion) a été conditionné à une privatisation progressive des « orbites basses ».
Cette privatisation progressive du proche espace passe par l'ouverture à la notion de profit, et à une certaine libéralisation, exploitation minière ou développement du tourisme : la faiblesse des matières premières rares, et le désir de voyager dans l'espace garantissent un apport de ressources (des passagers pour le projet de Virgin Galactic ont réservé leur billet sans aucune garantie quant à la finalisation du projet).
Difficile de conclure à la beauté stratégique du processus, ou de gémir en pensant à l'abandon d'un développement désintéressé (fort illusoire, mais il existe des passionnés, persuadés que le Spatial ne doit pas se soumettre aux lois du Marché), mais il serait présomptueux de conclure à l'échec de cette stratégie : pour l'instant, elle ouvre l'espace au désir de quelques personnes assez riches pour développer de nouveaux outils, et en particulier de redéployer le domaine des lanceurs — qui a fort peu évolué depuis les fusées Saturn V qui emportaient les capsules Apollo — et des vaisseaux spatiaux, le développement et le succès des moteurs ioniques appellent de nouveaux développements de propulsion.
À ces objectifs technologiques nouveaux, cette stratégie a l'avantage de libérer les administrations nationales pour la recherche, la connaissance, et la curiosité humaine.
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OBJECTIFS CONNUS POUR 2016
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. Blue Origin développe un premier étage BE-4 qui doit succéder au BE-3 et équiper des fusées lancées par les sociétés Orbital Sciences ou ULA. (en remplacement des premiers étages de fusées russes
. SpaceX tente d'occuper tous les créneaux spatiaux, avec le développement du cargo Dragon V1 et de la navette, Dragon V2. Cette année, SpaceX prévoit le premier essai d'un lanceur lourd : Falcon Heavy, capable d'emmener 53 tonnes en orbite basse, ou 21 tonnes en orbite géostationnaire (30 000 km d'altitude), mais rien, ou presque n'a filtré.
. Boeing devrait finaliser la première version de sa navette CST-100.
. D'autres projets, plus difficiles à décrire, sont mis en œuvre actuellement par les sociétés Deep Space Industries ou Planetary Ressources, afin de définir les prototypes d'une exploitation des astéroïdes.
. L'ESA, associée récente de Sierra Nevada Corporation, pourrait engager un co-développement vis-à-vis de la navette cargo Dream Chaser... souhait personnel, puisqu'il serait dommage d'écrire un article de synthèse, sans émettre une opinion, si modeste soit-elle. L'an passé, l'ESA a beaucoup dépensé pour une opération de communication, avec le lancement de l'IXV, réussi, mais qui n'a fait l'objet — à ce jour — du moindre développement... Alors, ne serait-ce pas un souhait très réaliste que de mettre au premier plan, l'Homme — Voyageur ou Villageois Lunaire, comme l'évoquait le directeur de l'ESA, Johann-Dietrich Wörner, dans la politique spatiale ?
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