Difficile de me taire sur cette élection cul-tête-en-l'air où le mépris s'est pris les pieds au premier tour, à droite comme à gauche, débouchant sur un duel, opposant deux seconds couteaux. La tenante du retour à l'Ordre Martial, à l'Âge d'Or (vieille illusion d'une Douce France) et de la mise au banc de la société du bouc émissaire arabe, était prévue de longue date, son opposition avec le candidat du patronat, de la richesse et du mépris des travailleurs est plus surprenante. D'où cette tentative, très modeste, d'analyser mes choix et mon dilemme.
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Dilemme Mélancronien : d'une part, une présidentielle dont l'enjeu est Historique, de l'autre, des Législatives à venir dont le Travail risque d'être l'enjeu.
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Pour la Présidentielle, la candidate prône le retour à l'Ordre, la fin probable de la démocratie et la Culte de la Nation érigée en Église d'État (avec des Diables tout désignés).
L'autre candidat se signale pour son absence de vision internationale, tout au plus un projet Européen restreint à son volet économique, aucun discours sur l'équilibre des nations, il parle surtout d'argent, il défend les possesseurs et il n'a pas de mots assez durs pour stigmatiser les gens qui vivent de leur sueur et de leur labeur. Son rapport à l'histoire (comme son passage éclair à Oradour-sur-Glane...) semble plutôt la récitation d'une leçon bien apprise mais pas comprise et à laquelle il ne risque pas de croire. Ce premier de classe a tous les défauts d'une nullité en Histoire.
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S'il m'est difficile de donner raison à la première, il est assez contradictoire de donner mon vote au démocrate dont le rapport à la communication et l'absence de vision Historique sont un danger pour ma démocratie et sa volonté de s'en prendre au Travail et aux Travailleurs une insulte au bon sens.
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D'autre part, l'enjeu social des législatives : le candidat de la démocratie n'a qu'une unique antienne, le Travail : destruction des travailleurs, destruction de leurs droits, attaque contre les institutions sociales (mises en place et défendues... par un Pierre Laroque, un Alexandre Parodi, un Ambroise Croizat sous l'égide du général De Gaulle, communiste notoire...
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Donc, urgence à renvoyer le plus loin possible le démolisseur du Travail et du coup de force Bonapartiste. Car, profitant de l'avantage d'une Présidence acquise sans gloire, il pourrait tenter d'obtenir une majorité à l'Assemblée Nationale... Sa majorité est hétéroclite, la Droite en miettes n'est pas actuellement en mesure de lui résister et la Gauche modérée trop occupée à se détruire.
À noter, dans son meeting du lundi 1er mai, la douceur des mots qu'il a utilisés pour attirer la droite et les « égarés » du camp d'extrême droite, alors qu'il s'est insurgé avec une sévérité névrotique pour les partisans de la France Insoumise lorsque ceux-ci s'interrogent sur l'intérêt de voter pour une personne qui prétend démolir le Travail par Ordonnance... A-t-il eu maille à partir avec un délégué syndical un peu rugueux et un peu « stal » comme on en a tous connu ? se demande en moi le militant cégétiste.
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Donc on peut comprendre que les partisans de la France Insoumise aillent en désordre, on peut supposer que l'absence de mot d'ordre favorisera un vote chaotique, donc équilibré entre les votes pour chaque camp et les votes blancs, et que cela suffise à stopper l'extrêmisme qu'il ne faut surtout pas encourager.
Donc je ne peux qu'espérer que les mêmes (les mélancoliques de la Mélenchonie) sauront défendre leurs droits pied à pied pour les Législatives afin de tout faire pour minoriser celui qui prétend détruire le Travail et au moins amener un groupe parlementaire équipé de pied en cap pour résister aux rouleaux compresseurs des nantis...
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Et tenter de résoudre le dilemme en séparant clairement les votes : de défense de la démocratie, d'un côté, et de défense du Travail et des Travailleurs de l'autre.
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