Je te dirai comment le soleil s'est levé, —
Un ruban déroulé à la fois.
Les Clochers nageaient dans l'Améthyste,
Les nouveaux, comme des écureuils, couraient.
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Les collines dénouaient leur bonnets,
Les moineaux des prés s'enchantaient.
Alors je me suis dit tout doucement :
« C'était sans doute le Soleil ! »
..................
Mais comment il s'est couché, je ne sais pas.
On aurait dit un échalier de mauve
Où des filles et garçons tout jaunes
Ne cessaient de grimper
.
Jusqu'à qu'ils atteignent l'autre côté,
Où un maître d'école en habit et en gris
A gentiment enlevé les rayons
Et rentré son petit monde au dortoir.
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- (ciel et coucher de soleil de novembre) (© B. Henninger) -
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Emily Dickinson (1830-1886) est une poétesse américaine dont l'œuvre étonnante de sensibilité a été découverte après sa mort, et, pour moi lors du concours Visions du Futur 2016, où une de ses pensées avait été proposée aux candidats. C'est une personnalité étrange où l'esprit peine parfois à suivre la vitesse de ses métaphores... Moqueuse, vive, elle ressemble à ces bobolinks (goglu des prés, un passereau noir avec une touche jaune) du poème Souvent ses poèmes n'ont pas de titre, je me suis permis de désigner ce qui semblait le thème du poème.
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VOICI L'ORIGINAL EN ANGLAIS :
I'll tell you how the sun rose, —
A ribbon at a time.
The steeples swam in amethyst,
The news like squirrels ran.
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The hills untied their bonnets,
The bobolinks begun.
Then I said softly to myself,
"That must have been the sun !"
..................
But how he set, I know not.
There seemed a purple stile
Which little yellow boys and girls
Were climbing all the while
.
Till when they reached the other side,
A dominie in gray
Put gently up the evening bars,
And led the flock away.
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