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samedi 23 juin 2018

Complainte amoureuse (Alphonse ALLAIS)

Jane Avril (Paul Sescau)

     Oui dès l'instant que je vous vis
     Beauté féroce, vous me plûtes
     De l'amour qu'en vos yeux je pris
     Sur-le-champ vous vous aperçûtes
     Mais de quel air froid vous reçûtes
     Tous les soins que pour vous je pris !
     Combien de soupirs je rendis !
     De quelle cruauté vous fûtes !
     Et quel profond dédain vous eûtes
     Pour les veux que je vous offris !
     En vain, je priai, je gémis,
     Dans votre dureté vous sûtes
     Mépriser tout ce que je fis;
     Même un jour je vous écrivis
     Un billet tendre que vous lûtes
     Et je ne sais comment vous pûtes,
     De sang-froid voir ce que je mis.
     Ah ! Fallait-il que je vous visse
     Fallait-il que vous me plussiez
     Qu'ingénument je vous le disse
     Qu'avec orgueil vous vous tussiez
     Fallait-il que je vous aimasse
     Que vous me désespérassiez
     Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
     Et que je vous idolâtrasse
     Pour que vous m'assassinassiez.
L'anecdote dit que ce poème fut composé en l'honneur de la danseuse JANE AVRIL, qui exporta aux Etats-Unis le French-Cancan.
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Je voudrais dédier cette rubrique à tous ceux, — et ils devaient déjà être nombreux au XIXème siècle —, qui n'en peuvent plus de critiquer le subjonctif, sans voir ses facettes qu'il ne tient qu'à nous de faire briller ! et également un lien vers un précédent article où, déjà, j'avais envie de défendre ce mal-aimé subjonctif !
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