Beauté féroce, vous me plûtes
De l'amour qu'en vos yeux je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
Combien de soupirs je rendis !
De quelle cruauté vous fûtes !
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les veux que je vous offris !
En vain, je priai, je gémis,
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis;
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes
Et je ne sais comment vous pûtes,
De sang-froid voir ce que je mis.
Ah ! Fallait-il que je vous visse
Fallait-il que vous me plussiez
Qu'ingénument je vous le disse
Qu'avec orgueil vous vous tussiez
Fallait-il que je vous aimasse
Que vous me désespérassiez
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez.
L'anecdote dit que ce poème fut composé en l'honneur de la danseuse JANE AVRIL, qui exporta aux Etats-Unis le French-Cancan.
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Je voudrais dédier cette rubrique à tous ceux, — et ils devaient déjà être nombreux au XIXème siècle —, qui n'en peuvent plus de critiquer le subjonctif, sans voir ses facettes qu'il ne tient qu'à nous de faire briller ! et également un lien vers un précédent article où, déjà, j'avais envie de défendre ce mal-aimé subjonctif !
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