Tous les deux ans environ, Mars et la Terre sont au plus proches, soit dans les 60 millions de kilomètres (1/2 unité astronomique, approximativement), et les agences spatiales mettent à profit cette proximité pour envoyer des sondes à destination de la planète rouge.
Jusqu'à présent, Mars avait été la chasse gardée de la NASA, qui y a envoyé des orbiteurs (MRO est toujours en exercice) et des engins, mobiles ou pas : des sondes Viking jusqu'à Curiosity, l'an passé. L'U.R.S.S., puis la Russie ont bien tenté d'inclure Mars dans leurs objectifs, mais ils ont des problèmes avec leur nouveau lanceur (explosion au décollage cet hiver).
L'Europe, avec la fusée Ariane, a été la première à suivre les traces de la Nasa vers la planète rouge, en envoyant à bon port un orbiteur, Mars Express, qui nous envoie depuis avec une grande régularité des images et des résultats de spectrométrie qui ont considérablement enrichi le savoir sur cette Mars si mystérieuse (tout en détectant du méthane, mais peut-être y a-t-il eu des interprétateurs hâtifs ? voir ci-dessous).
Dans ces opérations, très populaires, il est facile de discerner un immense désir de communication : Voici ce dont nous sommes capables et un vague et flou désir de faire progresser la connaissance, la loi du genre d'une époque peu portée sur la connaissance et toute dévouée à l'argent. Le prestige l'emporte toujours sur le désir : Comment fonctionne l'univers et en particulier, les planètes ? : si ça vous amuse, car ce prestige va de pair avec l'intérêt économique : plus facile de vendre des satellites, et tout ce qui va avec, quand on a su envoyer un satellite en orbite autour de Mars ou de Saturne...
Voici donc que les nations émergentes frappent à leur tour à la porte du commerce international en montant elles aussi des opérations de prestige. La Chine a commencé à déployer une station spatiale « nationale », et des orbiteurs autour de la Lune, Chang'e 1 et 2 (et bientôt un véhicule mobile : Chang'e 3). La nation indienne, soucieuse de participer à la conquête de l'espace doit lancer, normalement avant le 5 novembre, une mission à destination de Mars, un orbiteur intitulé : MOM, Mars Orbiter Mission, Mangalyaan de son petit nom.
Suite à des problèmes avec le lanceur lourd qu'ils développent, les Indiens lanceront Mangalyaan avec leur lanceur classique, PSLV (particularité, il possède quatre étages, et il fonctionne avec une grande fiabilité depuis 1993).
La sonde pèse 1350 kg et contient 5 instruments : une caméra Couleur, une caméra Infrarouge, un photomètre Lyman-Alpha (pour l'hydrogène), un analyseur d'exosphère (atmosphère, je suppose) et un détecteur de méthane (plus précis que celui de Mars Express, car Curiosity vient de déclarer que, contrairement à ce qui avait été déduit des observations de Mars Express, l'atmosphère martienne ne contient pas de méthane).
Il y a eu un report du premier lancement, prévu le 28 octobre... Mais nulle doute que l'Inde poursuive sa marche en avant et se montre capable de rivaliser, avant la Russie, avec les grandes nations spatiales mondiales. De la coupe aux lèvres, il y a loin, c'est tout le défi de l'Inde que de placer une sonde en orbite, de l'insérer dans l'orbite de Hohmann adéquate, puis d'allumer ses moteurs en arrivant sur Mars, de façon à contrôler sa mise sur orbite martienne : nous nous sommes habitués à ce que d'autres le fassent avec brio et discrétion, mais une mission martienne reste un défi technologique que peu ont réussi...
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