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dimanche 3 novembre 2013

La Paysanne (Gaston Couté)

Paysans dont la simple histoire
Chante en nos cœurs et nos cerveaux
L'exquise douceur de la Loire
Et la bonté des vins nouveaux, (bis)
Allons-nous, esclaves placides,
Dans un sillon où le sang luit
Rester à piétiner au bruit
Des Marseillaises fratricides ?
   Refrain
En route ! Allons les gâs ! Jetons nos vieux sabots
Marchons,
Marchons,
En des sillons plus larges et plus beaux !
     -
A la clarté des soirs sans voiles,
Regardons en face les cieux ;
Cimetière fleuri d'étoiles
Où nous enterrerons les dieux. (bis)
Car il faudra qu'on les enterre
Ces dieux féroces et maudits
Qui, sous espoir de Paradis,
Firent de l'enfer sur la « Terre » !
     -
Ne déversons plus l'anathème
En gestes grotesques et fous
Sur tous ceux qui disent : « Je t'aime »
Dans un autre patois que nous ; (bis)
Et méprisons la gloire immonde 
Des héros couverts de lauriers :
Ces assassins, ces flibustiers
Qui terrorisèrent le monde !
     -
Plus de morales hypocrites
Dont les barrières, chaque jour,
Dans le sentier des marguerites,
Arrêtent les pas de l'amour ! (bis)
Et que la fille-mère quitte
Ce maintien de honte et de deuil
Pour étaler avec orgueil
Son ventre où l'avenir palpite !
     -
Semons nos blés, soignons nos souches !
Que l'or nourricier du soleil
Emplise pour toutes nos bouches
L'épi blond, le raisin vermeil ! (bis)
Et, seule guerre nécessaire
Faisons la guerre au Capital,
Puisque son Or : soleil du mal, 
Ne fait germer que la misère.
Il est troublant, à relire cette chanson, de penser que Couté ne connut pas la Première Guerre Mondiale : en 1914, il était mort depuis trois ans, et tout indique qu'il en eut l'effrayante prescience... Enfin, il eut la lucidité de voir le destin qui attendait les « Revanchards » et les zêlés de la « Ligne bleue des Vosges ».
Bien que je préfère la version du groupe « P'tit Crème », je n'ai trouvé que la version de Gérard Pierron :

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