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lundi 2 janvier 2017

Vera Rubin, grande attractrice

Lecteur de Ciel & Espace, j’avais lu les articles que la revue lui avait consacrés, Vera Rubin, un nom rarement prononcé, surtout à propos de la Matière Noire dont elle fut en quelque sorte l’inventeuse.
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 Scientifique, dans un pays qui ne les encourageait à ne s’occuper que de leur famille, mère de famille, astronome à mi-temps, souvent la première à pénétrer ces milieux fermés. Première femme au mont Wilson, où la légende dit que les toilettes n’étant prévues que pour les hommes, elle colla une silhouette féminine sur la porte et décréta que désormais il y en avait.
 L’anecdote fait sourire, mais elle donne à la fois le caractère, l’intelligence et la finesse de celle qui sut se consacrer à l’observation, et qui, à force de mesures accumulées, s’aperçut que les étoiles tournaient trop vite dans les galaxies, comme si ces galaxies avaient une masse plus importante que nos pauvres calculs.
 Comme personne ne s’était intéressé à ce problème, les astronomes se moquèrent de ce résultat, l’appelant par dérision « L’hypothèse Rubin-Ford ». Mais ce qui était vrai pour une première galaxie, se révéla tout à fait exact pour une seconde, puis une troisième. Vrai, c'est-à-dire appuyé sur de vastes observations, de nombreuses mesures et la démonstration par l’observation de la justesse de l’intuition.
 Aujourd’hui, cette intuition est devenue un des principaux mystères de l’astronomie, la Matière Noire… qui n’est peut-être pas une matière, puisqu’elle est traquée en vain depuis des années.
 De même, elle s’aperçut que, dans certaines galaxies, des étoiles tournaient en sens inverses, et en déduisit que les galaxies pouvaient fusionner.
 Et pour finir, reprenant son sujet de thèse, dont les résultats avaient été refusés, elle démontra que les galaxies étaient liées à un grand attracteur, Laniakea, dont l’existence ne pose plus question.
 Elle n’eut jamais le prix Nobel, eut l’élégance de prétendre que cela lui importait peu et ce n’est sans doute pas le moindre de ses mérites, comme celui de pressentir devant l’absurdité quotidienne, ce sentiment d’une ironie entêtante...




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