S'amènent en longs troupeaux tristes
Les étoiles parsèment l'air
Comme des éclats d'améthystes
*
Là-bas tu vois les projecteurs
Jouer l'aurore boréale
C'est une vraie bataille de fleurs
Où l'obus est une fleur mâle
*
Les canons membres génitaux
Engrossent l'amoureuse terre
Le temps est aux instincts brutaux
Pareille à l'amour est la guerre
*
Écoute au loin les branle-bas
Claquer le drapeau tricolore
Au vent dans le bruit des combats
Qui durent du soir à l'aurore
*
Salut salut au régiment
Qui va rejoindre les tranchées
Dans le ciel pâle éperdument
Sur lui la victoire est penchée
*
Mon cœur embrasse les deux fronts
Front de Toutou front de l'armée
Ce qu'ils ont fait nous le ferons
Au revoir ô ma bien aimée
*
Même pour parler de la guerre, Apollinaire parle et rêve d'amour et c'est une voie qu'il nous invite à parcourir tant et plus, même si la guerre ne manque pas de nous emporter dans ses bras de faux... Aussi pour vous montrer que vous êtes gâtés je vous joins deux rébus en forme de calligrammes, le premier est un peu dur, mais le second est une merveille :
*
*
*
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire