– Bright Star (Jane Campion) –
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Pour moi, quand je pense d'auto-édition, je pense aux poètes du XIXme siècle, comme John KEATS, évoqué par Jane Campion, dans le très beau film, « Bright star ». Plus récemment, j'ai découvert que c'était le mode de production de Claire Bretécher.
Les frustrés |
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À l'époque moderne, les nom d'Aurélie Valognes, Agnès Martin-Lugand, Joël Dicker, Riad Sattouf (ainsi qu'un candidat d'extrême-droite à l'élection présidentielle) défrayent la chronique et pointent du doigt l'évolution des possibilités éditoriales.
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Souvenons-nous qu'à l'heure de la censure royale au XVIIIme siècle, Voltaire et Jean-Jacques Rousseau surent se rendre à l'étranger pour éditer leurs ouvrages chez les entreprenants imprimeurs Suisses et Hollandais. (qui se développèrent pour éditer des bibles dans leur langue natale. Pour défendre leur leur religion, ils s'opposèrent à la papauté par nécessité)
En cinq cents ans, l'édition est passée d'un savoir industriel, coûteux, contrôlé par de nombreux niveaux de censure à une réalisation démocratisée, accessible au plus grand nombre, avec des outils individuels et des prestataires qui ont su se mettre au service de projets éditoriaux souples, légers, adaptables... La facilité n'est pas le mot, il faut s'approprier des savoirs (relations avec les prestataires, composition, typographie), recruter des correcteurs/correctrices, des graphistes, des conseillers, beaucoup de travail et de patience...
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Dans le monde de l'académie, vous entendrez parler du sérieux de l'édition, une notion qui prête malheureusement trop souvent à sourire, de son confort, indéniable, celui-là : quoi de mieux que de signer et de retrouver votre livre en librairie en ayant eu à ne se soucier que de la narration et des corrections ? Mais de là à en déduire qu'il n'existe pas d'autre chemin sérieux, est-ce vraiment bien raisonnable ?
J'ai eu des éditeurs, quatre, dont trois – des gens sérieux, pleins de vigueur, d'allant et de promesses – ont fait faillite. L'édition est une promesse souvent non tenue. Ce qui explique, dans mon cas personnel, qu'il m'est arrivé d'avoir recours à une initiative raisonnable pour débloquer un roman.
Pas de miracle, l'auto-édition n'est pas l'Alpha et l'Oméga du futur, mais dans un monde où la pertinence des éditeurs n'est ni fiable, ni solide ni même preuve de bon goût (et dans la science-fiction, les grands auteurs morts, comme Howard, dans la pauvreté et la méconnaissance ne manquent pas), l'auto-édition est une démarche qui fait ses preuves, qui promet surtout « de la sueur, du sang et des larmes » et qui devient une alternative sérieuse, crédible et souvent, nécessaire, ne serait-ce que pour affirmer son désaccord avec le dédain ou l'indifférence.
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Pour le lecteur intéressé par des sources complémenaires :
2 commentaires:
Je plussoie ton analyse à cent pour cent, Bernard ! Et je suis entièrement d'accord avec tes conclusions. J'ai fait le même constat, suivi le même chemin, et je continue à suer, à travailler et à apprendre de manière on ne peut plus sérieuse.
Bravo et Merci d'avoir publié ce texte!
Du sang, du travail et des larmes .Mais Jean Cocteau ne disait-il pas :"ECRIRE EST UN ACTE D'AMOUR. S'IL NE L'EST PAS, IL N'EST QU'ECRITURE."
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