La paisible impossibilité de comprendre
au-delà du paysage orné d'arbres et de maisons.
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Le matin a le grand art des visages
et pour la première fois les oiseaux œuvrent depuis le fond de l'aube.
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La paisible impossibilité d'apprendre
pourquoi insoumis à tant de faisceaux
chaque geste déclenche
de noueux combats d'ombres.
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Les oiseaux pour voler laissent des cris aux arbres
un train attelle l'horizon
aux chaînes roulantes du travail.
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Les ombres pour revivre
se couchent de tout leur long.
Le bouquiniste m'a indiqué l'endroit où il avait réuni les ouvrages de poésie, et je suis tombé sur ce recueil de Jean Dubacq (né en 1923 à Choisy-le-Roi et mort en 2009 à Orly) dont je ne sais rien. Sa fiche Wikipedia mentionne sa participation à l'école de Rochefort, mouvement poétique né en pleine guerre, en 1941, et en opposition avec la poésie nationale, prônée par Vichy. Cette école s'est également démarquée, après guerre, des poètes engagés de la Résistance. Difficile d'exister en dehors des chemins de la politique en ces années... et j'ai l'agréable surprise de retrouver dans les tenants de cette école les noms de René-Guy Cadou et Eugène Guillevic.
La lecture du premier poème m'a bousculé en toute ingénuité, sa plume est fine, soucieuse de donner ses images, de son sens et, navigant loin de la poésie élégiaque, se lance dans le vide avec « les oiseaux qui laissent leur cri dans les arbres »...
Je n'ai pas trouvé de photo du poète... mais j'ai un autographe !
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